Après avoir fait croire qu’il manquait au dossier du président Laurent Gbagbo une pièce administrative que celui-ci devrait fournir avant tout décaissement de son dû, les autorités ivoiriennes sont passées depuis quelques jours à une autre étape de leur stratégie savamment orchestrée et visant à asphyxier financièrement l’ancien chef d’État ivoirien rentré récemment en Côte d’Ivoire après dix ans d’exil forcé dans le sous-sol néerlandais.
Et c’est le Garde des Sceaux, ministre de la Justice Sansan Kambilé commis, sans doute, à la tâche pour les besoins de la cause qui a enfin révèlé, à la faveur du dialogue politique, les raisons du non reversement de l’argent de Laurent Gbagbo estimé à plus de deux milliards de nos francs. Selon ce membre du gouvernement ivoirien, le blocage de la rente viagère de l’ancien president de la République serait en lien avec sa condamnation par la justice ivoirienne dans le brumeux dossier de » braquage de la Bceao « .
Les avocats du président Laurent Gbagbo n’ayant pas fait appel de cette décision de condamnation, « cela devient exécutoire », au dire de Sansan Kambilé. En un mot comme en mille, cela veut dire que les dûs de l’ancien pensionnaire de la prison de la Haye ne lui seront pas reversés. Qu’en est-il alors de la résidence à laquelle il a droit ? Boule de gomme et bouche cousue. Nous y reviendrons.
P. L