Le parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA) et le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) ont produit un communiqué conjoint ce mercredi 5 janvier 2022.
Les deux partis d’opposition ont pris à témoin l’opinion nationale et internationale du « peu d’intérêt » selon eux que le Chef de l’Etat et le gouvernement accordent à la réconciliation nationale et à la cohésion sociale. Ils ont demandé au Chef de l’Etat, Alassane Ouattara d’inscrire le dialogue politique parmi ses priorités pour l’année 2022. Déclaration.
Le PDCI-RDA et le PPA-CI ont respectivement publié, les mercredi 29 et jeudi 30 décembre 2021, des déclarations pour s’interroger sur la sincérité du dialogue politique initié par le gouvernement, le 16 décembre dernier. Les interrogations des deux partis, acteurs majeurs de la vie politique nationale, font suite à la conférence de presse du procureur de la république près du tribunal de Première Instance du Plateau tenue le lundi 27 décembre 2021.
En effet, il s’agissait, pour le procureur, de rendre publiques les conclusions des enquêtes qu’il dit avoir menées à la tête de l’unité spéciale d’investigation mise sur pied, au lendemain de l’élection présidentielle fortement litigieuse d’octobre 2020. Ces investigations visaient à faire la lumière sur les violences meurtrières survenues lors de ladite élection.
A cette occasion, le procureur de la république a porté de graves accusations, assorties de menaces de poursuites judiciaires, contre des dirigeants des partis de l’opposition.
Il importe de signaler que la conférence de presse du procureur a curieusement coïncidé avec la nouvelle date butoir de dépôt des termes de référence. L’on se rappelle que le report de la date de dépôt des propositions de termes de référence du 17 au 27 décembre 2021 a été abusivement attribué aux partis de l’opposition alors que le PDCI et le PPA-CI, en ce qui les concerne, avaient déposé leurs termes de référence effectivement le 17 décembre 2021.
Ainsi, mis en rapport avec ce report, la sortie du procureur et le silence du gouvernement, quant à la suite attendue des travaux du dialogue, une semaine après la nouvelle date butoir, constituent un faisceau d’indices concordants suffisants pour justifier les interrogations du PDCI-RDA et du PPA-CI sur la volonté réelle du gouvernement de conduire le dialogue politique qu’il a librement initié.
Malheureusement, les interrogations de nos deux partis politiques se sont muées en inquiétudes face au peu d’intérêt que le Chef de l’Etat a accordé au sujet du dialogue politique dans son discours de fin d’année. Il y en a fait une simple déclaration de principe et l’a expressément exclu de ses priorités pour l’année 2022.
Pour le PDCI-RDA et le PPA-CI, il ne saurait avoir de priorité plus élevée que la recherche de la réconciliation nationale et de la paix, but ultime attendu du dialogue politique qu’appellent à l’unisson nos compatriotes. Devant l’approche à la fois hésitante et contradictoire du pouvoir sur cette question cruciale pour la cohésion sociale, le PDCI-RDA et le PPA-CI :
Prennent à témoin l’opinion nationale et internationale du peu d’intérêt que le Chef de l’Etat et le gouvernement accordent à la réconciliation nationale et à la cohésion sociale ; Réaffirment leurs engagements à participer au dialogue politique qu’ils souhaitent sincère, dans l’unique intérêt de nos compatriotes et des populations qui nous font l’amitié de vivre dans notre pays ;
Interpellent le gouvernement sur sa responsabilité première de garantir le succès de cette phase du dialogue ; Demandent au chef de l’Etat, dont le troisième mandat a aggravé la fracture sociale, d’inscrire, enfin, le dialogue politique parmi ses priorités pour l’année 2022 ; Encouragent les partenaires au développement à accorder davantage d’intérêt à cette phase du dialogue ; Demeurent ardemment saisis de la question.
Fait Abidjan, le 03 Janvier 2022
Pour le PDCI-RDA
Le porte-parole
Soumaïla Kouassi Bredoumy
Pour le PPA-CI.
Le porte-parole
Le ministre Justin Katinan Koné