La rencontre de ce lundi après-midi entre les émissaires du président Laurent Gbagbo et le premier ministre Pascal Affi N’guessan se voulait familiale, amicale et fraternelle. Fraîchement sorti de près de deux mois de maltraitance dans les geôles du pouvoir d’Abidjan, l’ancien chef du gouvernement du régime de la Refondation avait besoin de se sentir réconforté, dans la chaleur familiale, au milieu des siens. Au milieu de ses frères et soeurs. Tel était d’ailleurs l’objectif assigné à cette rencontre voulue par le président Laurent Gbagbo.
Malheureusement, le dispositif d’accueil mis en place cet après midi au domicile de Pascal Affi N’guessan avait tout l’air d’une rencontre politique au sommet.
Alors que les émissaires de Laurent Gbagbo croyaient trouver à son domicile, un Affi N’guessan totalement décontracté, débarrassé de son manteau politique, et attendant fraternellement ses visiteurs du jour, c’est plutôt le président légal du Front populaire ivoirien qui s’est présenté à Assoa Adou. Et à la forte délégation qui l’a accompagné dans le cadre de cette rencontre.
Les services du député de Bongouanou ont mis les petits plats dans les grands en dressant impeccablement une table de séance couverte d’un pagne à l’effigie de Pascal Affi N’guessan comme il s’agissait d’une rencontre de clarification politique entre le camp Affi et celui de Laurent Gbagbo. Ce dispositif n’a malheureusement pas échappé aux critiques parfois virulentes de certains membres de la délégation conduite par le Dr Assoa Adou.
Et le comble, c’est lorsque Seydou, le protocole a demandé solennellement que tous les visiteurs se lèvent pour, selon lui, accueillir le président du parti qui faisait son entrée au lieu de la rencontre. Comme il fallait s’y attendre, les envoyés de Laurent Gbagbo n’ont pas obtempéré. Ils sont restés assis, stoïques dans leurs bottes et concentrés sur l’objectif de leur mission au domicile d’Affi N’guessan.
C’est bien évidemment la fausse note de cette rencontre qui aurait pu garder son caractère strictement fraternel et familial que personne n’aurait trouvé à redire. Mais hélas ! Mille fois hélas !