LU POUR VOUS

J’ai suivi hier la prestation plus que médiocre des chroniqueurs de Life tv, abusivement appelée décryptage, à propos de la déclaration de Aimé Henri Konan Bédié. Cela m’inspire deux commentaires :

1/ À propos de l’échec supposé de la désobéissance civile

Une illustration pour commencer, en m’excusant (de la forme) : votre enfant vous dit qu’il ne vous obéira plus et vous cherchez ailleurs, dans la subsomption des actes qui en découleraient, la gravité de la situation. C’est au minimum de la bêtise sinon de la folie furieuse.

La proclamation de la désobéissance civile tient son importance de la performativité de l’énoncé : le dire de l’opposition était un faire. Sauf à tenir le mensonge répété pour vérité, l’on a bien vu le résultat dans le désert électoral qui a suivi. (N’en disons pas plus).

2/ À propos du dialogue national

Il paraît que c’est un serpent de mer. Mais pourquoi pas ? Alain Toussaint, l’expert en sémantique, nous apprend que pour qu’un dialogue soit national, il faut qu’il porte sur des sujets sociaux : la place de la femme dans la société par exemple. Je lui demanderais s’il pense valablement qu’un dialogue national est l’équivalent d’un dialogue social. Simplement !

Maintenant, au fond, quelle est cette tendance des nouveaux politiciens ivoiriens et de la nouvelle engeance médiatique qui leur sert de relai à considérer la démocratie, même la politique, comme le bien privé des politiciens ? Donc en Côte d’Ivoire, les crises politiques généreraient des conflits et il reviendrait aux seuls politiciens (qui les provoquent, et qui n’ont parfois aucun intérêt à la paix) de se réunir malgré eux pour les régler alors que les victimes de leurs turpitudes doivent tenir le rôle de spectateurs ? Pourquoi la solution des crises, dont on voit qu’elles sont conjoncturelles, ne viendrait pas d’un dialogue national qui inclurait toute la société ? Pourquoi cela vous donne des ulcères que l’on veuille réduire l’influence du politique en Côte d’Ivoire ? À quoi rime un dialogue Ouattara-Bédié quand c’est un Soro qui meurt à Yamoussoukro ou un Koffi à M’Batto ?

J’ai appris de mes lectures sur l’histoire que la démocratie n’est pas une invention politicienne. Jamais ! C’est une volonté du peuple de s’assumer d’une façon ou d’une autre… À partir du moment qu’on en fait un objet politique au sens très maladroitement ivoirien du terme, toutes les dérives sont possibles.

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