Il est presque acquis que les élections devant permettre de désigner les nouveaux conseils municipaux et régionaux se tiendront en 2023. Soit dans un an. A l’approche des élections municipales et régionales, chaque parti politique et même chaque candidat indépendant s’active pour s’attirer les faveurs des électeurs. 

Car à la vérité, les élections locales qui arrivent seront des plus déterminantes pour la suite des combats politiques. Quoi de plus légitime que d’aborder les enjeux de ce scrutin ? Le RHDP va-t-il conserver les bastions ou les localités qu’il a conquis ou « arrachés »? L’opposition qui se solidifie va-t-elle faire une entrée fracassante dans les conseils municipaux et régionaux au point de réduire l’influence du RHDP? La coalition de l’opposition menée par le PDCI-RDA et le PPA-CI pèsera-t-elle désormais dans le pouvoir local ?

Dans un contexte de crise sociale et économique, les Ivoiriens sanctionneront-ils la politique du régime Ouattara ou s’exprimeront-ils en fonction des enjeux locaux ? Outre les sujets traditionnellement abordés par les politologues, il y a aussi et surtout des enjeux moins visibles, mais qui tiennent pourtant à la structure profonde du pouvoir local. Qui sont les élus municipaux et quelle sera leur influence sur l’équilibre du pouvoir au sommet de l’Etat après 2023?

Quelles seront les conséquences du processus électoral et de ses récentes évolutions décidées par le Dialogue politique sur le profil des conseils municipaux et régionaux et de leurs exécutifs, en termes de représentativité et d’indication pour le pouvoir ? Bref, les élections locales de 2023 se présentent comme un avant-goût de la présidentielle de 2025. 

D’où leur importance sans précédent.

Stratégies et alliances, ambitions personnelles, rapports de force entre candidats et entre partis. A deux ans de la présidentielle, le scrutin des municipales et régionales pourrait bouleverser le paysage politique Ivoirien. Bien sûr, ces élections dont les premières qui pourraient se tenir en octobre 2023, doivent d’abord permettre de désigner des maires et municipalités pour gérer les quelque 197 communes ; les présidents et des exécutifs pour diriger les 31 Régions du pays.

Car, à deux ans de la présidentielle, dans une campagne que presque tous les partis ont fait le choix de mener à outrance et de proximité, il semble que l’essentiel est ailleurs. Tout indique que ce qui se joue là, c’est davantage les préliminaires, voire le premier round de la compétition présidentielle, que la destinée de quelques dizaines d’élus locaux. Comme si ce qui importait, c’était d’abord les points que les uns et les autres pourront marquer dans la perspective de 2025.

Jamais un scrutin local n’avait recelé tant d’enjeux nationaux sous-jacents. 

Selon ces résultats, certains potentiels futurs candidats à la présidence ivoirienne trouveront un nouveau souffle. D’autres en ressortiront affaiblis. Les équilibres internes de chaque famille politique pourraient en être bouleversés, des stratégies d’alliances ou des positionnements tactiques invalidés. Tout ceci à un niveau d’incertitude rarement atteint. Pourvu que la Commission électorale, d’ici là, soit véritablement indépendante et impartiale ; pourvu que le découpage électoral soit équitable ; pourvu que la liste électorale soit limpide et incontestable ; pourvu que le vote soit vraiment libre et transparent…

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