Convaincu que Gon ne pourra pas avoir le volume de voix que lui, Alassane Ouattara manœuvre fort à Yakro

On peut le dire tout net. Le chef de l’État, Alassane Ouattara, en nommant Dr Augustin Thiam, Gouverneur du district de Yamoussoukro, dans les fonctions de «  Gouverneur-ministre », a mis son drapeau dans la poche. Tenir en laisse le frère du probable candidat du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire ( PDCI-RDA), mettre dans un embarras total la famille Houphouet-Boigny et redorer son image auprès des Akouè de Yamoussoukro, très en colère contre lui…

Alassane Ouattara, pour de nombreux observateurs, a perdu l’estime du peuple Akouè de Yamoussoukro, capitale administrative ivoirienne et ville natale du « père de la Nation ivoirienne » Félix Houphouët-Boigny. Et pour cause ! Il est accusé , à tort ou à raison, d’avoir laissé à l’abandon la ville d’origine d’Houphouet-Boigny. Il a montré un intérêt flatteur pour la ville…

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Pour son premier mandat, Alassane Ouattara a été investi le 21 mai 2011 à Yamoussoukro par le Conseil constitutionnel au cours d’une cérémonie en grande pompe. C’est encore Yamoussoukro qui a abrité le lancement de sa campagne de 2015… La grogne des Akouè est d’autant plus forte que paradoxalement, lui qui se réclame «  fils » de Félix Houphouet-Boigny, c’est lui, qui, par un décret pris en 2012, a mis fin au programme spécial de transfèrement de la capitale à Yamoussoukro mis en place par Laurent Gbagbo, son prédécesseur.

En effet, par le décret N° 2012-02 du 9 janvier 2012, le Chef de l’État met fin au programme spécial de transfert de la capitale à Yamoussoukro. «  Le Programme spécial de Transfert de la Capitale à Yamoussoukro créé par le décret n° 2002-483 du 30 octobre 2002, tel que modifié et complété par le décret 2010-46 du 8 avril 2010, est dissous » avait décidé, Alassane Ouattara, au grand dam des populations. «  Il est mis fin aux contrats de travail de l’ensemble du personnel du programme spécial de transfert de la capitale à Yamoussoukro ». « l’Actif et le passif du programme spécial de transfert de la capitale à Yamoussoukro ainsi que les activités afférentes à ce transfert sont dévolus à la Présidence de la République ».

Après ce décret, c’est le brouillard, le vide total et Yamoussoukro tombe dans l’oublie de la République. Il faut attendre en septembre 2019… Un reportage de la télévision française France 24, sur l’état d’abîme des réalisations sociaux économiques d’Houphouet-Boigny et la dégradations des routes de la capitale politique, sonne, enfin, le réveil des autorités ivoiriennes. Nous sommes à un an de la présidentielle de 2020. Alassane Ouattara convoque un Conseil des ministres le 18 septembre 2019 à Yamoussoukro et en profite pour lancer des travaux de réhabilitation et de bitumage d’environ 40 km de routes revêtues de la capitale politique ivoirienne.

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Ces travaux portent sur la réhabilitation d’environ 37 km de voirie revêtue et le bitumage de 4,4 km de routes en terre dans la ville. Ils vont coûter 32,4 milliards de FCFA et durer 12 mois, selon lui. Ces travaux n’ont pas encore atteint leur vitesse de croisière. C’est dans cette atmosphère de regret d’avoir failli à une obligation ou à un devoir et de plaintes, d’attentes et de lamentations chez les populations qu’intervient la nomination surprise d’Augustin Thiam dans les fonction de «  Gouverneur-ministre ».

Alors qu’il avait été nommé, par le même Alassane Ouattara, fin avril 2011, Gouverneur de Yamoussoukro avec rang de ministre. Un remerciement pour le travail abattu durant la campagne électorale. A ce titre, Dr Augustin Thiam, avec cinq vice-gouverneurs, un cabinet de 27 membres et de plus d’une centaine d’employés, administre et gère les bâtiments publics, les établissements scolaires, les décharges publiques et le transport dans la ville.

Pour de nombreux observateurs, Alassane Ouattara se serait bien passé de cette autre nomination du Dr Thiam Augustin, si intention, n’était pas de mettre en difficulté, voire dans l’embarras la famille Houphouet-Boigny et diviser ses voix lors de la présidentielle de 2020. Le chef de l’État qui n’est pas candidat sait que la présidentielle de 2020 ne sera pas, dans, le district de Yamoussoukro, une partie de plaisir pour son poulain Amadou Gon Coulibaly, du fait de ce lourd contentieux entre lui et les populations, réputées proches du Parti démocratique de Côte d’Ivoire ( PDCI-RDA), le parti d’Henri Konan Bédié, avec qui, il est en brouille aujourd’hui.

Alassane Ouattara n’est plus ce «  Allah-N’ssanh » qui avait raflé, le 28 novembre 2010, la capitale politique avec à 83,4 %. A Yamousoukro, il a reculé en 2015 avec 82,97 %. Un mauvais signal. Aujourd’hui, le président du RHDP sait qu’en valeur absolue, Amadou Gon Coulibaly ne pourra jamais recueillir le même volume de voix que lui dans cette localité baoulé.

D’où cette belle opération de charme et de marketing politique envers les populations, à 5 mois de la présidentielle de 2020. Avec cette nomination du Dr Thiam, ce petit neveu de Félix Houphouet-Boigny issu d’une fratrie de sept enfants ( cinq garçons et deux filles), il veut faire d’une pierre plusieurs coups.

Redorer son image auprès du peuple Akouè, très fâché avec lui. Tenir Dr Thiam en laisse. Le lancer contre son jeune frère, Tidjane Thiam, s’il venait à être choisi par le Pdci-Rda comme son candidat. Et, diviser les voix de la famille Houphouet-Boigny, voire des Akouè, au profit de son candidat Amadou Gon Coulibaly. Signalons que Augustin Thiam, s’est engagé aux côtés d’Alassane Ouattara en 2003. Ses trois frères ont été ministres : Tidjane Thiam (au Plan et au Développement), Daouda Thaim (Mines et Énergie) et Aziz Thiam (Transports).

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