La coordonnatrice de Générations et peuples solidaires (Gps), Mme Koné Minata épouse Zié, dans cet entretien, a réagi au rejet de la candidature de Guillaume Soro et affirmé que le Gps ira jusqu’au bout de son combat.
Madame, vous parlez au nom du Gps, mais avec le président en exil, avec tous les élus en prison, dans quel état d’esprit le Gps évolue-t-il aujourd’hui en Côte d’Ivoire ?
Je voudrais vous remercier pour cette question. Je pense que le Gps, c’est une grande équipe. Le président est en exil avec quelques personnes, nos cadres sont arrêtés, nos femmes détenues. Mais nous disons que le Gps vit parce que c’est un groupe. Et nous, nous sommes là pour continuer le combat, là où les autres ont été arrêtés.
Le combat devient de plus en plus difficile, n’avez-vous pas peur ?
Pourquoi dois-je avoir peur ? Lorsqu’on accepte de faire la politique, il faut savoir que ce n’est pas un jeu facile. Donc il faut accepter tout avec tout ce que cela comporte comme risques. Et nous, nous sommes prêts à continuer ce combat. On n’a pas peur. Nous avons un objectif. Nous savons que le droit est avec nous, nous sommes dans le vrai. Quand vous êtes dans le vrai et que la loi fondamentale est piétinée, vous n’avez pas peur de mener le combat.
Le Conseil constitutionnel a rejeté la candidature de M. Soro Guillaume. Lui-même dit qu’il est candidat et ce n’est pas négociable. Vous Gps, sur le terrain, quelle arme vous vous donnez pour faire aboutir ce que le président Soro appelle être déterminé?
Vous avez suivi avec nous, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, à deux reprises, a débouté notre justice. Donc ce que nous venons de vivre avec le Conseil constitutionnel, nous pensons que le droit n’a pas été dit. Le président Soro étant un homme du droit, je pense que nous allons aller dans ce sens, persévérer pour que le droit soit dit et le peuple est prêt à l’accompagner. Le peuple de Côte d’Ivoire épris de paix, comprendra qu’il y a la forfaiture que nous ne sommes pas prêts à accepter.
je pense que nous allons aller dans ce sens, persévérer pour que le droit soit dit et le peuple est prêt à l’accompagner.
Rejet candidature Guillaume Soro
Le peuple suivra-t-il vos mots d’ordres ?
Pour le moment, nous n’avons pas de mot d’ordre, mais tout le monde voit qu’il y a problème. Les Ivoiriens ne sont pas dupes. Les Ivoiriens voient que leur loi fondamentale est en train d’être bafouée. Pour cela, on n’a pas besoin de leur dire de descendre dans la rue. Pour le moment, l’opposition n’a pas donné de mot d’ordre, c’est un ressentiment et chacun, de façon isolée, fait ce qu’il peut faire en attendant que l’opposition ne donne son mot d’ordre. Mais nous sommes dans la dynamique de paix. Et le président Soro l’a toujours dit, il faut que les Ivoiriens se réconcilient. Mais je pense que si le président sortant, Alassane Dramane Ouattara, écoute le cri du cœur des Ivoiriens, il va se retirer pour que la paix revienne, pour que les Ivoiriens aillent sereinement à des élections apaisées.
Quels sont, aujourd’hui, les rapports du Gps avec les autres partis de l’opposition ?
Nous entretenons de bons rapports parce que tous les partis de l’opposition que nous connaissons, regroupés au sein de l’Eds, de Gps, de la Cdrp, et bien d’autres partis politiques, nous avons la même vision, nous voyons que nos lois sont bafouées, et nous ne pouvons pas accepter ça. Nous sommes unis pour la même cause, pour l’intérêt des Ivoiriens pour que pour une fois, les Ivoiriens parlent d’une même voix pour que la paix revienne en Côte d’Ivoire. On ne veut plus de trouble, on ne veut plus de guerre en Côte d’Ivoire. C’est pour cela que nous devons nous unir pour amener le président Alassane à se retirer.
Si le pouvoir ne recule pas malgré tout ce que vous allez faire ?
C’est le peuple qui est souverain. Nous attendons la voix du peuple.
Etes-vous prêts à aller jusqu’au bout de votre combat ?
Je l’ai déjà dit, nous sommes prêts à aller jusqu’au bout sans violence parce que nous avons les juridictions avec nous, nous avons la loi avec nous. Je pense qu’avec cela et avec le peuple, nous allons y arriver.
Interview réalisée par Eddy Péhé et François Konan
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