Des cadres proches de l’ancien président Laurent Gbagbo mettent fin à leur exil, demain vendredi 30 avril 2021, 10 ans après avoir fui leur pays à la suite de la sanglante crise postélectorale de 2010-2011. Parmi eux, deux têtes d’affiche : Katinan Koné et Damana Pickass.

Demain vendredi 30 avril 2021, ils regagnent leur pays, la Côte d’Ivoire. C’est du moins ce qui ressort du communiqué rendu public le mardi 27 avril dernier par Assoa Adou, le secrétaire général d’une aile du Front populaire ivoirien (FPI). Dans ce dernier convoi qui compte six passagers au total, figurent Damana Adja

Pickass et Justin Katinan Koné, deux noms bien gravés dans les esprits des Ivoiriens, et particulièrement de ceux qui ont suivi ou vécu la meurtrière crise postélectorale de 2010-2011. Ces deux noms sont bien connus des Ivoiriens parce que c’est par eux que le drame de la crise postélectorale s’est abattu sur la Côte d’Ivoire fin 2010.

Ces actes de triste mémoire

Après la défaite électorale du président Gbagbo, les deux hommes ont en effet été à l’avant-garde de la tentative de confiscation du pouvoir. Qui ne se souvient de ces images d’un Damana Pickass tentant d’assassiner la démocratie dans son pays, en empêchant la proclamation des résultats ? Alors commissaire de la Commission électorale indépendante (CEI), représentant le camp de Lau rent Gbagbo, l’homme avait physiquement empêché le porte-parole de l’institution, Bamba Yacouba, de proclamer les résultats provisoires.

La suite, on la connaît. Pickass se serait abstenu de cette violence que la Côte d’Ivoire n’aurait certainement pas connu la cette crise que tout le monde regrette aujourd’hui. L’autre tête d’affiche du vol Emirat n° EK 787 qui atterrira demain à l’aéroport Félix Houphouët Boigny, est Justin Katinan Koné. Homme sans histoire avant qu’il ne soit révélé comme l’un des piliers centraux de la fausse résistance contre le verdict du peuple à l’issue du deuxième tour de la présidentielle de 2010.

Nommé ministre du délégué auprès du ministre de l’Économie et des Finances, chargé du budget dans le dernier gouvernement de Laurent Gbagbo, Katinan a été l’homme-orchestre de la tentative de passage en force du FPI en 2011. Il organisera la ‘’réquisition de la Bceao’’ en février 2011. L’économiste n’avait pas hésité à ouvrir un bras de fer avec le siège de la Bceao.

« Les banques qui participeraient à des adjudications faites depuis le siège de la BCEAO à Dakar s’exposent à des sanctions », avait menacé Katinan Koné, début février, en pleine crise postélectorale. Par ces actes, ces deux hommes ont conduit leur pays dans une tragédie sans précédent.

S’ils ont consenti à regagner enfin leur pays après 10 ans de cavale, espérons qu’ils se sont bien assagis. A l’image de l’ancien leader de la galaxie patriotique, Charles Blé Goudé, acquitté ensemble le 31 mars dernier avec son mentor Laurent Gbagbo, par la Cour pénale internationale (CPI).

« Je veux parler à la Côte d’Ivoire plurielle. Mes frères ivoiriens, certains avec qui je me suis brouillé, ceux qui se sont sentis blessés, offensés, outrés par quelques paroles sorties de ma bouche, par un acte avéré, faux ou supposé, qui l’a blessé, ici devant le monde entier je voudrais humblement demander pardon.

A mes frères ivoiriens de l’autre partie qui ne m’ont pas compris, avec qui je me suis brouillé, le temps est arrivé pour qu’on se donne la main », avait plaidé M. Blé Goudé. Espérons que Justin Katinan Koné et Damana Adia Pickass, qui déposent leurs valises à Abidjan, ce vendredi 30 avril 2021, avec quatre autres ex-exilés, se livrent au même exercice. Une sorte de contrition, salutaire pour la réconciliation nationale.

L’AVENIR

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