La mesure de la phase répressive prise par Tuo Fozié, préfet du département de Bouaké à l’encontre de certains motocyclistes récalcitrants est timidement appliquée par les forces de l’ordre dans la capitale du Gbêkê. A travers un communiqué en date du mardi 30 juillet 2019, le Gouverneur les rappelle à l’ordre.
Les forces de l’ordre de Bouaké ont du mal à appliquer les consignes données par Tuo Fozié à l’encontre des conducteurs de motos et tricycles hors la loi. Au cours d’un point de presse en date du mardi 9 juillet 2019, faisant cas des documents de la moto exigés au contrôle disait, « nous ne sommes pas pour l’instant à cette étape.
Elle se fera au fil du temps. L’obligation sera faite aux usagers de se munir d’abord d’une police d’assurance à jour et d’un casque de protection ». Sur le terrain, cette mesure est rejetée par la plupart des forces de l’ordre au grand dam des usagers des engins à deux et trois roues qui crient au racket.
A les en croire, ils sont traqués à tous les carrefours par les hommes en tenue. « J’ai été obligé de garer ma moto puis marcher de peur de voir ma moto en fourrière.
Pourtant, je porte le casque de protection, j’ai la police d’assurance à jour », dénonce Karim Konaté. « Ils font fi de tout ça et exigent l’intégralité des pièces notamment le reçu d’achat, la fiche de dédouanement, le reçu de la visite technique, la carte grise, la plaque d’immatriculation sans oublier la police d’assurance.
C’est important que les usagers se mettent en règle mais je déplore les cas d’abus dans cette opération. Ça ressemble à une défiance au Préfet. », lance Drissa Coulibaly.
Ces grincements de dents ont fait monter Tuo Fozié au créneau à travers un communiqué en date du mardi 30 juillet ainsi libellé : « le préfet de région, préfet du département de Bouaké informe les propriétaires de motos et tricycles que les coûts de l’établissement de la vignette et de la carte grise au guichet unique sont fixés comme suit : 46 400 FCFA pour les motos dont la puissance est de 1 cheval (1Cv); 53 400 FCFA pour les autres motos. Par ailleurs, la vignette et la carte grise ne seront exigées aux contrôles routiers par les forces de l’ordre qu’à compter du 1er octobre 2019 ».
Ce énième communiqué fera-t-il l’unanimité ? Devenue capitale des motos et de l’imprudence des usagers depuis la crise de 2002, le Préfet de région a décidé de mettre de l’ordre en sanctionnant tous les indélicats sur les routes.
Notons que selon des statistiques du service de la voie publique de la préfecture de police de la ville, près de 1000 cas d’accidents impliquant des engins à deux ou trois roues ont été enregistrés en 2018 à Bouaké. Sur 10 accidents de la circulation routière, 8 sont provoqués par des motocyclettes indiquent les mêmes sources.