Il y a 27 ans, jour pour jour, Henri Konan Bédié, alors chef de l’Etat a eu l’occasion de faire arrêter et emprisonner Alassane Ouattara. Pourquoi il ne l’a pas fait alors qu’il disait avoir toutes les raisons, le président Bédié s’explique. Cette arrestation aura peut-être précipité la Côte d’Ivoire dans ce qu’elle finit par connaître une décennie plus tard.

Une scène ou encore un film s’est joué dans la journée du 9 décembre 1993 qui a peut-être changé le cours des 30 dernières années de la Côte d’Ivoire ? En effet, deux jours après le décès du président Houphouët-Boigny, entre Ouattara et Bédié s’est joué un jeu dangereux. Pour cela, Bédié était à deux doigts de faire arrêter l’actuel chef d’Etat ivoirien.

Que s’est-il passé ? C’est que deux jours après le décès de Boigny, Alassane Ouattara n’entendait pas démissionner avec son gouvernement et céder la plénitude du pouvoir à Bédié, conformément à l’article 11. Là encore, Ouattara avait une autre interprétation de la Constitution et il ne voulait pas céder le pouvoir.

Pour Bédié, il s’agissait “des intrigues“. Il s’agitait et moi je l’attendais pour qu’il me présente sa démission. J’avais l’intention de lui confier l’expédition des affaires courantes jusqu’à la fin des obsèques du président Felix Houphouet-Boigny. Je le lui ai fait savoir dans la nuit du 7 décembre par des amis communs” explique le Président Bédié aux pages 146 et 147 de son livre ” Les Chemins de ma vie”.

Selon Bédié, Ouattara est venu le voir le 9 décembre dans une tenue incorrecte “ qui a choqué les personnalités présentes“. A cette rencontre, Ouattara lui a livré sa compréhension de la Constitution qui voulait que la Cour Suprême constate le décès du président et la fin des obsèques avant de démissionner.

“Son explication me paraissait difficile à admettre, mais comme j’avais toujours eu pour lui de l’amitié et manifesté de la protection, il a pu repartir libre. Je lui ai quand même fait savoir que j’aurai pu ordonner son arrestation pour avoir eu un tel comportement”, a expliqué Bédié. Ouattara lui aurait dit qu’il ne mesurait pas la gravité de son acte.

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