Parti majoritaire, organisé et expérimenté, le PDCI-RDA résiste aux vents et marées depuis le coup d’Etat de 1999.
En effet, après les élections très contestées du 31 Octobre 2020, toute l’opposition ivoirienne s’est mise ensemble pour dire non à un troisième mandat d’Alassane Ouattara et a mis sur pied un Conseil National de Transition (CNT) présidé par Henri Konan Bédié, Président du PDCI.
Le RHDP a alors procédé à des arrestations et incarcérations d’opposants et des blocus autour de la résidence de plusieurs responsables de l’opposition, pour briser ce Conseil de transition qui devrait présenter officiellement son gouvernement puisque celui du RHDP est jugé de caduc et d’illégal pour grave violation de la constitution.
Alassane Ouattara a pensé pouvoir décapiter le parti de Bédié par le blocus autour de sa résidence, l’arrestation de plusieurs de ses parents et proches collaborateurs. Une dizaine des cadres du PDCI sont actuellement en prison dont le N°2 de ce parti en la personne du Professeur Maurice Kakou Guikahué.
L’arrestation de ce médecin hors paire et député à l’Assemblée Nationale n’est pas une surprise. Car ses analyses pointues lors des rencontres avec le parti au pouvoir, ses prises de position et sa défense des intérêts du parti…ont toujours dérangé le régime en place. Il apparaît au côté du président Bédié comme un soutien de poids, celui qui n’a jamais eu peur d’aller au charbon, le gardien du temple ; d’où son surnom de ‘’Capitaine courage’’.
La résidence du président Bédié étant sous blocus, le Secrétaire Exécutif en chef et N°2 du parti en prison, nombre de cadres du PDCI également incarcérés dont N’dri Narcisse, le directeur de cabinet de Bédié, le régime qui avait en ce moment assiégé le siège du parti, pensait avoir réussi à le décapiter et l’affaiblir.
Mais le président Bédié, conscient que le parti est riche en Ressources Humaines et Experts, a nommé des intérimaires tels que le professeur Niamkey Koffi qui remplace momentanément Guikahué. C’est d’ailleurs lui qui a lu le communiqué exposant les préalables de l’opposition avant tout dialogue avec le régime.
Avant lui, Jean Louis Billon, Secrétaire Exécutif chargé de la Communication, de l’Information et de la Propagande du parti avait fait une déclaration pour réaffirmer son attachement au parti et demander aux militants d’être mobilisés et débout pour la suite du combat.
Le Général Gaston Ouassenan Koné, vice-président du parti lui, était récemment aux côtés du Président Bédié lors de sa rencontre avec Alassane Ouattara à l’hôtel du Golf. Un autre vice-président du parti en la personne d’Emile Constant Bombet est le signataire de la déclaration conjointe entre le PDCI et le FPI, le vendredi 13 Novembre 2020.
Avec toutes les personnalités expérimentées que comptent les instances du PDCI, personne ne peut le freiner ni l’arrêter. Comme les manœuvres souterraines pour écarter le président Bédié de la tête du parti et fondre le PDCI dans le RHDP ont échoué, la violence via les blocus, les intimidations, les emprisonnements arbitraires…ont été utilisés. Mais cela a également été un échec pour les adversaires.
Mieux, le président Henri Konan Bédié, avec les arrestations et emprisonnements de ses proches collaborateurs (une grosse erreur de calcul du pouvoir), au lieu d’être affligé, se dit plutôt galvanisé et déterminé à aller jusqu’au bout du combat pour la restauration de la Côte d’Ivoire paisible et Etat de droit.
Le pouvoir Ouattara qui a annoncé un ‘’dialogue franc et sincère’’ ferait mieux de libérer les prisonniers pour accélérer le processus de retour à la normale. Dans le cas contraire, Alassane Ouattara aurait annoncé un dialogue qui n’aura jamais lieu. A moins que ce soit son intention.