L’environnement sociopolitique en Côte d’Ivoire évolue au rythme d’une tension perceptible entre les acteurs sociopolitiques. L’opposition et le pouvoir n’arrivent pas à accorder leurs violons non seulement sur la possibilité de l’actuel président de la République de briguer un troisième mandat mais aussi sur le processus électoral piloté par Ibrahime Kuibiert Coulibaly, président de la Commission électorale indépendante (CEI).

Depuis le 6 août 2020, date à laquelle Alassane Ouattara a annoncé sa candidature, des manifestations parfois violentes ont enregistré des dégâts humains et matériels. A ce jour, le bilan fait état de 26 morts et plusieurs blessés dont des cas graves. Des arrestations et emprisonnements de certains acteurs politiques et de la société civile ont été constatés. Malgré les déclarations d’alerte de certaines organisations internationales (UA, UE, Conseil des Droits de l’homme des Nations-Unies), la décrispation du climat pré-électoral ne pointe pas à l’horizon.

Ce dimanche 20 septembre 2020, des leaders de l’Opposition avec pour tête de fil Henri Konan Bédié, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), ont décidé de passer à une vitesse supérieure en appelant officiellement à la « désobéissance civile ».

Face aux positions figées de part et d’autre, qui rappellent étrangement les prémices de la crise post-électorale de 2010-2011, qui a occasionné des milliers de morts, l’Organisation des Nations-Unies (ONU) a décidé de s’impliquer dans la recherche de solutions. A cet effet, elle a décidé de mettre en mission le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations-Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, Mohamed Ibn Chambas. Cette personnalité bien connue des Ivoiriens, selon un tweet de l’Institution, entame une visite officielle d’une semaine en Côte d’Ivoire.

« Durant cette visite, M. Ibn Chambas rencontrera le président de la Côte d’Ivoire, Son Excellence, Alassane Ouattara. Il aura également une série de rencontres avec des membres du gouvernement, les acteurs politiques, les représentants de la société civile, les représentants du corps diplomatique, ainsi que l’équipe pays des Nations-Unies », lit-on sur le site officielle du Bureau des Nations-Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel.

Il faut rappeler que Michelle Bachelet, la Cheffe des droits de l’homme de l’Onu, au cours de la 45ème session du Conseil des droits, le lundi 14 septembre dernier, avait exprimé sa préoccupation face à « un climat politique tendu et sur fond de déclencheurs de violence préexistants liés à des questions de nationalité, de clivages régionaux et ethniques toxiques, d’inégalités économiques, de discrimination et d’impunité pour les crimes passés».

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