L’affaire est gérée avec beaucoup de tact, de minutie et de délicatesse. C’est un dossier inflammable. Un moment d’imprudence et une mauvaise appréciation de la situation suffisent à mettre le feu aux poudres. Les autorités ivoiriennes qui ont déjà donné leur accord pour qu’une nouvelle enquête soit ouverte en Côte d’Ivoire relativement à la rébellion de septembre 2002 veillent donc à ce que le séjour des enquêteurs de la CPI sur les bords de la lagune Ebrié se passe loin des regards inquisiteurs.
C’est bien en homme averti que le ministre de la Communication et des médias Sidi Tiemoko Touré a donc tenté de noyer le poisson le 24 mars dernier, en laissant croire lors de sa traditionnelle conférence de presse au Palais de la République qu’il n’était pas informé de la présence en Côte d’Ivoire d’une équipe d’enquêteurs de la Cour pénale internationale. Malheureusement pour le porte-parole du gouvernement, en Afrique, comme la sagesse l’enseigne, les murs ont des oreilles. Et qu’on ne peut cacher le soleil avec ses deux mains.
Plus encore, des ex chefs de guerre rencontrés et entendus dans le cadre de cette enquête relative à la rébellion du 18 septembre 2002 n’ont pas voulu observer la confidentialité qu’on a tenté de leur imposer. Ils ont donc parlé. Beaucoup parlé. Parfois même des sujets sur lesquels ont porté les questions des enquêteurs. Une source non officielle soutient que certains ex Come-zones auraient donné des coups de fil à l’ancien premier ministre ivoirien, Guillaume Soro pour l’informer de la situation qui prévaut actuellement relativement à l’enquête de la CPI sur les événements de 2002.
On le voit, la seconde phase du dossier ivoirien à la Cour pénale internationale est bel et bien ouverte. L’État de Côte d’Ivoire toujours à la baguette
Pierre_Lemauvais