Le président de la République vient de donner une fois de plus la preuve de sa volonté de construire la réconciliation sans le président de Générations et peuples solidaires (GPS). De nombreux actes ont été posés dans le sens de la détente de l’atmosphère socio-politique mais qui ne concernent pas vraiment les partisans de l’ancien premier ministre, Guillaume Kigbafori Soro.

Le week-end dernier, le pouvoir Ouattara a posé des actes qu’on aurait pu qualifier d’actes forts en faveur de la réconciliation et la paix si ces gestes avaient été inclusifs.

Mais non, Alassane Ouattara a décidé de se tailler une réconciliation sur mesure, sans un certain nombre d’acteurs politiques. Dans son projet de dégel de l’atmosphère socio-politique, l’ancien Premier ministre de Félix Houphouët-Boigny veut y aller avec tout le monde sauf celui qui a été son tout premier, Premier ministre quand il a accédé au pouvoir en 2011.

UNE RÉCONCILIATION NON INCLUSIVE

En milieu de semaine écoulée, alors qu’il recevait des populations venues le remercier pour la nomination de leurs fils au gouvernement, le chef de l’Etat a annoncé qu’il travaillait à un rapprochement avec le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI).

« Je crois que beaucoup oublient que mon parti d’origine est le PDCI, puisque j’étais le numéro 2 de ce parti du temps du président Houphouët-Boigny. Tout le monde connaissait ma proximité avec le président Philippe Grégoire Yacé. Je crois que dans ma vision de la Côte d’Ivoire, le PDCI doit être au RHDP. Je considère que c’est une approche que nous devons avoir.

Je l’ai dit au Premier ministre. Je lui ai dit que moi-même je suis en contact avec le président Bédié. Pas plus tard qu’avant-hier, nous nous sommes parlé parce que c’est important que nous ayons des options politiques basées sur l’intérêt de la Côte d’Ivoire », a-t-il déclaré à ses hôtes.

Le chef de l’Etat dit travailler pour une Côte d’Ivoire des options politiques basées sur l’intérêt des Ivoiriens. Dans ce cadre, l’on a assisté au retour d’exil de nombreux partisans de l’ancien président Laurent Gbagbo. Ainsi, Damanan Adia Pickass et Koné Katinan Justin qui étaient visés par un mandat d’arrêt international ont pu regagner Abidjan le vendredi dernier, en attendant l’arrivée de M.Gbagbo et Charles Blé Goudé.

Pour le retour de l’ancien président et l’ex-leader des jeunes patriotes, les choses semblent bien avancées si l’on s’en tient aux déclarations faites par Assoa Adou (EDS-FPI) et le Premier ministre Patrick Achi. Seulement, dans ce projet, l’ancien directeur général adjoint du FMI semble ne pas tenir compte d’autres Ivoiriens.

A considérer son silence et l’absence d’actes concrets de sa part vis à vis de Guillaume Kigbafori Soro et les partisans de celui-ci, c’est à croire que ses options politiques basées sur l’intérêt de la Côte d’Ivoire ne regardent pas cet ancien président de l’Assemblée nationale. Voilà qui est difficile à comprendre…

TOUJOURS CET ACHARNEMENT

Autre signal de cette détente, c’est la libération, dans la nuit du mercredi au jeudi, de certains prisonniers de la dernière crise postélectorale. Parmi eux se trouve Pulchérie Edith Gbalet, présidente d’Alternative citoyenne ivoirienne (ACI), mouvement de la société civile qui avait lancé la contestation contre le viol de la constitution en août 2020.

De même, en fin de soirée du jeudi, nous apprenions la libération de quatre militants de Générations et peuples solidaires dont Dj Volcano, président des artistes de la paix pour Guillaume Soro et Ange Lath Epiphane, président de la jeunesse de l’ANC.

Alors qu’on s’attendait à voir les compagnons de Guillaume Soro, Alain Lobognon, Koné Kamaraté Souleymane dit Soul to Soul, Sekongo Félicien et les frères Simon et Rigobert Soro remis également en liberté, grande fut la surprise d’entendre le procureur de la République Adou Richard annonce au cours d’une conférence de presse la comparution devant le tribunal criminel du président de Générations et peuples solidaires et 19 de ses proches le 19 mai prochain.

C’est à croire que le ton se durcit contre les mis en cause, sinon comment comprendre qu’ils soient programmés pour un jugement alors certains comme M. Soro avaient jugés et condamnés à contumace. Le régime RHDP se trompe. Car en excluant l’ancien président de l’Assemblée nationale du processus de réconciliation nationale, il exclut de facto de nombreux Ivoiriens qui se reconnaissent en lui. Mais alors, comment une telle réconciliation peut elle être couronnée de succès.

Générations Nouvelles

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