Dans cette interview exclusive, Daouda Coulibaly, président de Jeunesse Kigbafori Soro (JKS), se félicite de la libération d’un de ses partisans mais s’offusque de la violation de la loi fondamentale dans son pays.
Un des membres de la Jeunesse Kigbafori Soro, JKS, a été libéré de prison après deux ans de détention. Quelle réaction sur cette issue tout de même heureuse ?
Je voudrais au nom de la JKS rendre gloire au Tout-Puissant. Nous sommes heureux d’accueillir notre frère Koné Hanon. Ma joie est de grande voir mon coordinateur de Daloa libre après environ deux ans. Mais, j’ai un pincement au cœur face à cette injustice qu’il a subi.
Cette remise en liberté est-elle l’aboutissement de négociations entre le mouvement politique que vous vous dirigez et le ministère de l’Intérieur ?
(Rire) Pour être franc, en ma qualité de premier responsable de notre organisation, je ne sais même pas où est situé ce ministère. De surcroit, ce n’est pas après 22 mois que nous irions négocier. Notre coordinateur avait le moral fort et d’ailleurs, pour lui, je devais ensemble avec les autres continuer cette noble lutte. C’est idéal. Donc en aucun cas, nous n’avons eu une quelconque négociation.
Que lui était-il reproché concrètement ?
Comme vous pouvez le constater, plusieurs, faits à la fois, si bien que nous-mêmes étions surpris de notre justice. Atteinte à la sûreté de l’Etat, trouble à l’ordre public sur l’étendue du territoire…
Après deux ans passés derrière les barreaux, dans quel état de santé physique, moral et psychologique se trouve votre camarade ?
Koné est fort d’esprit. Son état de santé est au beau fixe après environ deux ans de détention. Psychologiquement, il tient et reprend tout doucement. Il est un leader, je le sais fort ! Nous, nous continuerons notre noble combat
Que comptez-vous faire au-delà de l’émotion, de l’amertume et de regrets à propos de son incarcération ?
La vie est faite de haut et de bas. Mais surtout de telles situations, nous pensons que la justice divine s’en chargera parce qu’il y a un Dieu.
La JKS déplore-t-elle d’autres absences de militants dans ses rangs pour des raisons politiques, politiciennes ou sécuritaires ?
La JKS est un mouvement de terrain. Nous déplorons la politique qui nous prive de promouvoir et défendre les valeurs de notre mentor Guillaume Soro mais surtout son offre politique.
L’élection présidentielle a pris fin, le résultat est connu, le Rhdp poursuit la gouvernance du pays ; ne devriez-vous pas l’admettre en désespoir de cause, puisque vous êtes de ceux des Ivoiriens qui étiez opposés au maintien au pouvoir Rhdp ?
En aucun, cas la JKS n’est désespérée ou même détournée de sa vision et de son chemin. Ce qui se passe en ce moment est un « vent de l’est ». Nous, jeunes, nous sommes vivants. « A vaincre sans périls, on triomphe sans gloire » ! Pour certains observateurs, le temps des violences et autres discours hostiles est passé.
Comment apprécier leur inclinaison à des pourparlers entre les acteurs politiques Ivoiriens ?
Nous, nous sommes dans notre dynamique. Notre mentor est engagé pour la paix, l’union, la solidarité et la réconciliation. Il défend surtout la démocratie et son combat. Le dialogue, notre mentor l’a d’ailleurs toujours privilégié de par son parcours. Il est le moyen par lequel on trouve des accords. Qui parle d’accord parle de négociations, en d’autres termes de consensus et de compromis.
Qu’attendez-vous du dialogue politique initié par Alassane Ouattara, président du Rhdp avec Henri Konan Bédié, chef de file l’opposition ?
Nous sommes un mouvement de soutien à un homme politique, Guillaume Kigbafori Soro, président de Générations et peuples solidaires (GPS). Henri Konan Bédié est le chef de file de l’opposition. Nous souhaitons que ce dialogue soit dans un premier temps incisif ; qu’il prenne en compte la consolidation de notre démocratie, en respectant la Constitution, qu’il aboutisse à la justice et la liberté. Pour nombre d’opposants, ce dialogue n’est pas inclusif.
Est-ce votre avis ?
A ce stade, il faut le dire tout net, il ne l’est pas.
Qu’est-ce que nous avons de plus cher, en dehors de notre pays ?
Alors, il faut inclure tous les acteurs possibles dans ce dialogue si nous voulons vraiment aboutir à des solutions inclusives. L’opposition est constituée de 7 plateformes et 2 partis politiques. Il faut aussi et surtout associer la société civile et les syndicats.
Après avoir parcouru le pays en vue de l’implantation de votre mouvement, la JKS, boycotté ensuite le scrutin le 31 octobre, quel avenir envisager quand on est une organisation de soutien politique ?
La question sur le scrutin et notre formation est directement liée à notre mentor. Nous avons parcouru les 31 régions et les 2 districts autonomes, plusieurs villages pour promouvoir les valeurs et idées de Guillaume Kigbafori Soro. Nous restons dans notre dynamique politique. C’est un idéal que nous avons embrassé. Quant à l’appellation mouvement de soutien, l’avenir nous dira. Après avoir parcouru 31 régions et 2 districts autonomes, 107 communes, 55 et départements et plusieurs sous-préfectures, les futurs états généraux vont nous situer. Pour conclure, nous sommes engagés avec un leader charismatique, doté d’une expérience et un savoir-faire extraordinaires. Nous restons droits dans nos bottes. L’histoire de ces dernières années de notre pays est récente. Nous sommes jeunes, nous avons foi en l’avenir. Nous sommes mobilisés et déterminés.
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