On n’en finira pas d’épiloguer sur les circonstances de la rupture entre Guillaume Soro et l’actuel chef d’état, Alassane Ouattara.
Ce Lundi 08 Février, cela faisait exactement deux ans, que l’ancien chef de la rébellion Ivoirienne, démissionnait du perchoir de l’assemblée nationale.
Une démission contrainte, selon lui, après son refus, justifiait-t-il, de rallier le Rassemblement des Houphouetistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), alors coalition politique, et qui le 26 Janvier 2019, franchissait le pas pour se constituer en un parti unifié, avec la fusion de toutes ses sensibilités.
À ce congrès d’unification, l’ex chef du parlement refusait de participer. Ne serait-ce que d’y assister. Sa décision était irréversible. Le RHDP et lui, c’en était fini ! Et même, son maintien à la tête du parlement, conditionné selon lui, à cette présence au Palais des sports de Treichville à Abidjan, où se tenait l’événement, ne pouvait le faire reculer…
Il expliquait : ‘’Le 05 Janvier, le président m’a reçu à sa demande, et a souhaité que je milite au sein du RHDP… Il m’a dit alors que le congrès était très important et que si je ne me rendais pas au congrès, il serait contraint de me demander ma démission. Ce que j’ai acquiescé sans hésitation d’ailleurs. Le 24 Janvier, à nouveau, le président me convoque. Il me demande à savoir si j’avais changé d’idée. Je lui ai dit « Non, M. le président. C’était tout réfléchi. Je ne suis pas RHDP et que je ne comptais pas me rendre au congrès. ». Le président m’a dit « dans ces conditions, il faut que je rende ma démission ». Je lui ai dit « d’accord »…’’.
Cette version des faits rendue par Guillaume Soro, et jusque-là aucunement remise en cause par le dirigeant Ivoirien, témoigne de la fermeté de la décision de l’ancien premier ministre, de ne point céder aux pressions les plus fortes, quitte à perdre sa prestigieuse position de deuxième personnalité de l’état.
Deux ans après, l’on en est encore là. Ni le temps, ni les poursuites judiciaires et les défections, n’ont éraflé la détermination de Guillaume Soro à tourner dos au régime en place, et à persévérer dans sa volonté de conquérir le pouvoir d’état.
L’hypothèse d’un retour du leader de Générations et Peuples Solidaires (GPS) au sein du parti unifié, est-t-elle définitivement à écarter ? Certainement oui…du moins, au regard de la rigidité de l’adversité qu’il continue à opposer à son ex mentor, à qui il ne fait aucune concession, même en termes de participation au jeu électoral.
Raoul Mobio